dimanche 17 mars 2024

Circuit dans le massif du Taennchel au départ de Thannenkirch !

Ce jeudi 14 mars 2024 le soleil est au rendez-vous et c'est la journée parfaite pour faire notre premier pique-nique en forêt de cette année sans craindre d'avoir froid lors de la pause déjeuner. Nous préparons sacs et sandwichs et prenons la direction du charmant village de Thannenkirch pour faire une randonnée en boucle dans le massif du Taennchel. Au programme, 15 km et 550 m de D+.

Pas de doute, c'est bientôt Pâques !

Point de départ !

Le circuit se compose globalement d'une longue montée de 9 km pour atteindre le point culminant du jour situé à 964 m ce qui permet une ascension très progressive et sans violent pourcentage, idéal pour un début de saison. Ensuite retour tout en descente jusqu'au village.

Les forestiers au travail !

La végétation arrive tout doucement !

Saviez vous que le houx pouvait produire sur le même arbuste des feuilles piquantes et des feuilles arrondies ? En prenant les photos je pensais avoir deux sortes de plantes mais il n'en était rien.

En fait une fois de plus la végétation nous apprend qu'elle sait se défendre car c'est bien un mécanisme naturel dont il s'agit. Le houx est tentant pour les animaux de la forêt comme cerfs et chevreuils aussi pour ne pas périr lorsqu'il est une jeune pousse, et bien il produit d'abord des feuilles acérées qui repousseront les mâchoires des prédateurs et lorsqu'il aura atteint 2 mètres alors il ne formera plus que des feuilles simples. Pas folle la guêpe !

Ancien chemin de croix !

Arrivée au carrefour du Hasenclever et son bel abri !

Cette luciole attend la nuit pour se mettre en lumière !

Dès l'abri du Hasenclever, nous empruntons un très joli sentier qui va nous amener directement au premier point d'intérêt du jour, le rocher de la Paix d'Udine.

Nous voici à 902 m d'altitude et nous pouvons apercevoir dans la brume lointaine quelques sommets des Alpes Suisses vers le Sud...

Ou le Haut Koenigsbourg vers l'Est ! Concernant le premier rocher rencontré, c'est un témoin historique. Le 17 octobre 1797, le traité de Campoformio, dans le canton d’Udine, dans le nord de l’Italie met fin à la guerre entre la France et l’Autriche, remportée par Napoléon Bonaparte. Pour l’occasion, les habitants de Ribeauvillé gravèrent une inscription à la paix d’Udine sur ce site.

Nous sommes désormais sur la grande crête Sud Nord du massif du Taennchel, nous pénétrons dans un lieu mythique où les fées et les gnomes vont maintenant nous accompagner. Un raidillon se présente devant nous et en 5 minutes nous grimpons jusqu'au Rocher Pointu qui culmine à 902 m.

Coucou en bas !

Coucou en haut à plus de 8 mètres !

Nous apercevons maintenant un muret de pierres sèches qui court sur 2.3 kilomètres jusqu'au Rocher des Géants : le mur païen. Contrairement à celui du Sainte Odile, ici on ne connaîtrait pas son origine : certains l’attribuent à la période celtique, d’autres au Moyen-Âge. On ne connait pas non plus sa fonction : simple délimitation ou mur de fortification ? Le mystère reste entier.

Il est midi et demi et un magnifique point de vue s'offre à nous au niveau d'un éboulis chauffé par le soleil. C'est le lieu parfait pour notre pause repas.

Premier pique-nique forestier de l'année !

Après cette pause très agréable, nous reprenons notre cheminement et nous arrivons rapidement au Rocher des Géants qui termine notre parcours Nord Sud, maintenant cap à l'Ouest.

On croit connaître un lieu et malgré des dizaines de passages voici une nouvelle découverte avec cet abri situé à une dizaine de mètres de la piste.

Moins d'un kilomètre plus loin nous atteignons le Rammelfels et son abri du Kutzigbuech. La signification ne semble pas si simple et après l'avoir traduit par le paysan échevelé il pourrait s'agir en fait de "hêtre échevelé" en rapport avec le vent permanent qui souffle à cet endroit sur les arbres. Et maintenant c'est le retour vers Thannenkirch.

Une personne avertie en vaut deux dit-on !

Descente rapide !

Après la forêt, les prairies !

La fontaine au lynx !

Un dernier point vue sur la plaine d'Alsace dès l'entrée du village !


jeudi 7 mars 2024

Deux jours du Comté d'Anjou au Duché de Bretagne !

En cette fin de février, nous partons pour la Bretagne pour un séjour en famille d'une semaine et comme souvent c'est l'occasion de rayonner autour de Vitré. Pour cette fois nous passerons une nuit dehors afin de profiter au mieux du temps qui nous est imparti. La météo est maussade mais il semble qu'une accalmie soit présente mardi aussi c'est le jour choisi pour prendre la route.

Cette année le hasard nous guide sur les traces de grands rois et de grandes reines entre Anjou et Bretagne.

Départ mardi matin, direction Sud-Est, pour 1 h 30 de voiture afin d'atteindre la ville d'Angers. Au programme, son musée des beaux-arts et son château. 

Reconnue régulièrement "Ville la plus verte de France", Angers a de quoi séduire et en arrivant sous le soleil notre première impression est très favorable. Nous cherchons un parking en coeur de ville et cette fin de matinée va être consacrée à la visite du musée des Beaux-Arts. Il est abrité dans un ensemble architectural exceptionnel, composé d'un hôtel particulier du 15e siècle, le logis Barrault, nom du trésorier de Bretagne et maire d'Angers. d'un séminaire du 17e siècle et d'agrandissements du 19e siècle.

Nous passons par la cour de cet ancien hôtel particulier qui se caractérise par la présence de gothique flamboyant et des murs d'une couleur blanche exceptionnelle grâce à l'usage du tuffeau, la pierre calcaire du Val de Loire. 

Et une première œuvre contemporaine nous accueille, l'une des plus connues de la plasticienne Niki de Saint Phalle, l'Arbre aux Serpents ! Je suis sûr que vous la connaissez si je vous parle aussi des grosses femmes toutes en couleurs ou des sculptures dans la fontaine place des Halles à Paris.

Nous démarrons au rez-de-chaussée dans l'ancien logis Barrault, qui présente plus de 500 objets archéologiques, artistiques et ethnographiques. Il retrace l'évolution de la cité, de la préhistoire à nos jours, des premières traces humaines, trouvées aux abords de la ville et sur le promontoire rocheux dominant la Maine, jusqu'à la métropole contemporaine.

Les premiers habitants sont attestés au Néolithique mais la ville de Juliomagus a été créée peu avant notre ère à partir de l'oppidum gaulois des Andicaves. Son histoire est riche et pourrait être un sujet à part entière. Nous avançons tranquillement et passons devant un portrait du Roi René, personnage emblématique dont nous aurons l'occasion de parler plus loin.

Oeuvre religieuse !

L'un des ponts vers 1859 !

Nous montons au 1er étage pour aborder le deuxième thème de la visite, des œuvres du 14ème au 19ème. Il y a de nombreuses petites salles, nous sommes dans un labyrinthe mais le parcours est très bien indiqué.
Benvenuto Tisi, dit il Garofalo (1476, 1559)
Sainte Famille, saint Jean et sainte Elisabeth

Le bâtiment est très bien restauré et la visite comporte des éléments d'architecture remarquables !

Par endroit des activités sont proposées et Béatrice s'exerce à l'une d'elles en essayant de reconstituer "Jésus retrouvé au Temple par ses parents", peinture de Philippe de Champaigne en 1663.

Salle monumentale !

La visite est très instructive et nous abordons le dernier étage avec détermination même si le sujet semble moins nous convenir mais il en faut pour tous les goûts, nous voici arrivés à l'époque moderne. Nous passerons un peu moins de temps devant les œuvres tout en essayant néanmoins de comprendre l'idée de l'artiste.

Ici, un "grillage" de l'artiste François Morellet, explorateur des possibilités de la géométrie !

Et un artiste du pays angevin, Daniel Tremblay, qui "essaye au maximum de ne pas influencer le spectateur en ne lui dévoilant pas sa réflexion. Il laisse au spectateur les clés pour qu'il se fasse lui-même une histoire grâce à son vécu". A vous de voir !

Il est 13 h et notre estomac nous rappelle à l'ordre. On cherche un restaurant et finalement on opte pour celui du musée, parfait. Il est 14 h lorsque nous nous dirigeons vers notre deuxième visite du jour, le château des ducs d'Anjou. Encore un sujet qui pourrait comporter plusieurs articles à lui seul. Je vais faire court grâce à l'excellent site du domaine national du château d'Angers.

Nous sommes sur un site exceptionnel, emblématique de l'Anjou, né il y a plus de 6000 ans au Néolithique. Les constructions les plus anciennes à cet emplacement remontent à la Préhistoire ! Le site est aussi prisé par les Gaulois pour la défense, puis par les Romains qui y installent le cœur de la ville antique.

Au IXe siècle, Angers connaît une menace venue du nord, et par bateau, les Vikings qui prendront plusieurs fois la ville. Pour leur résister, le roi de France Charles le Chauve décide en 851 d'installer un comte sur le promontoire : c'est l'acte de naissance du château ! Ces représentants du roi vont petit à petit prendre leur indépendance. Ils fondent des dynasties puissantes qui dépassent le seul territoire de l'Anjou. L'un d'eux, Foulque V, deviendra même roi de Jérusalem ! 

Entrée principale !

Les Plantagenêt seront les derniers des comtes d’Anjou. Par d'heureuses alliances matrimoniales, ils deviennent au XIIe siècle rois d'Angleterre ! Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre étaient avant tout des princes angevins ! Ces fils de la puissante Aliénor d'Aquitaine régnaient alors sur un territoire s'étendant de l'Écosse aux Pyrénées. Leur palais comtal d’Angers, dont il reste aujourd’hui d’impressionnants vestiges à l’intérieur du château, était l'un des plus fastes de l'Ouest.

Un voisin aussi puissant n'est pas pour plaire au roi de France Philippe Auguste. Les rois capétiens mènent sièges et batailles pour récupérer les terres de l'Ouest aux Plantagenêt. Pour Angers, c'est chose faite en 1206. Jusqu’alors cœur de l'empire des rois d'Angleterre, l'Anjou est maintenant la frontière du royaume de France.  Une frontière qu’il faut protéger !

La reine Blanche de Castille qui assure la régence du royaume pour son fils Louis IX, futur saint Louis, ordonne dans les années 1230 l'édification d'une forteresse gigantesque. Ce nouvel édifice englobe l'ancien palais comtal et quadruple sa surface en rasant même un quartier entier de la Ville ! 17 tours, de profonds fossés, des éléments défensifs ingénieux... et même des décors sculptés dans les salles des gardes ! La forteresse de Blanche est la plus forte de France !

Devant le logis royal !

et son exposition en Playmobil !

L'oratoire privé du Roi René !


Aux XIVe et XVe siècles, le château est habité par des princes puissants de la famille royale de France : les ducs d'Anjou. Ils font édifier de splendides bâtiments de style gothique flamboyant au centre du château qu'ils rénovent. Amoureux des arts, ils commandent des œuvres comme la gigantesque tapisserie de l’Apocalypse et installent à Angers une vie de cour florissante.

Leur héritage artistique est plus impressionnant que leurs réussites politiques. Car à la guerre, les ducs ne sont pas en veine ! Héritiers des royaumes de Naples, de Sicile et de Jérusalem, les Anjou tentent de contrôler ces terres lointaines, mais en vain. Louis Ier y laissera sa vie, le roi René sa fortune.  

Souvent moins connues que les hommes de leur famille, les duchesses d'Anjou et leurs filles redorent pourtant le blason familial ! C'est Yolande d'Aragon, la mère du roi René, qui organise l'épopée de Jeanne d'Arc et met fin à la guerre de Cent Ans en permettant le couronnement de son gendre, le roi Charles VII !

Le logis royal côté Nord !

Après le rattachement de l’Anjou à la couronne et le départ du roi René pour la Provence, le château est redevenu simple lieu de garnison royale. Il est une nouvelle fois la cible d'attaques à la fin du XVIe siècle. Mais cette fois, l'ennemi est intérieur. Les guerres de Religion agitent le royaume et le château est pris deux fois par les Huguenots en 1580. Le roi de France Henri III ne fait pas dans la dentelle : il ordonne de raser la forteresse !

Elle est finalement réaménagée par son gouverneur Donadieu de Puycharic : les archères sont élargies pour devenir des canonnières, on décoiffe les tours, on crée des plateformes d'artillerie. C'est cette remise au goût du jour drastique qui donne au château d'Angers l'allure qu'on lui connaît aujourd'hui ! 

Mise à part une épisodique visite de François Ier en 1518, cette fois, la vie de château, c'est bien fini !

De Louis XIV à Napoléon III en passant par la Révolution française, la forteresse servira désormais essentiellement de lieu de casernement ou de prison.  

Parmi les enfermés, certains sont restés célèbres, comme Nicolas Fouquet. Ce ministre de Louis XIV est embastillé à Angers en 1661, sous la conduite d'un certain... D'Artagnan !

A partir des remparts Nord Ouest, belle vue sur la Maine !

Et pour conclure , le 4 août 1944, la Libération de l’Anjou a commencé : les bombes des Alliés pleuvent sur la ville.  Au château, qui hébergeait une base allemande, les dégâts sont considérables.  Alors, comme partout en France, il faut reconstruire. On aménage le site pour la promenade, on plante des jardins, on restaure les bâtiments. On lance aussi un chantier phénoménal : une galerie contemporaine monumentale dédiée à exposer et conserver une œuvre qui l'est tout autant : la tapisserie de l'Apocalypse du duc Louis Ier.   

En 1948, le monument accueille ses premiers visiteurs. La galerie de l'Apocalypse ouvre 6 ans plus tard. Cela faisait près de 500 ans que la tapisserie avait quitté le château !

Dans la cour seigneuriale avant d'aller à la rencontre de la tenture de l'Apocalypse !

Nous rentrons dans la magnifique galerie construite en 1954 pour accueillir un joyau de l'époque médiévale, la tenture de l'Apocalypse. On connait quasiment tous Bayeux et sa tapisserie, mais moi je n'avais jamais entendu parler de cette oeuvre remarquable déclarée le plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde. Allons découvrir ce trésor commandé par le duc Louis 1er d'Anjou vers 1375, qui illustre l'Apocalypse de Saint-Jean. (pas de photos).

103 mètres de long, 4,50 m de haut, 74 scènes, un tissage virtuose, des détails saisissants, des personnages expressifs, un récit fantastique évoquant la guerre, la pollution, la maladie, la famine, la mort, mais aussi... l’espoir. Initialement elle faisait 140 mètres de long pour 6 de haut et en 1400 elle fut déployée en extérieur pour servir de décor au mariage de Louis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon. Aujourd'hui nous l'observons dans une galerie sombre aux murs bleus avec des éclairages qui la mettent en valeur sans dégradations. Cela vaut le déplacement.

Le Bon Roi René et Isabelle, fille du duc de Lorraine !

Nous terminons notre visite par les remparts et ainsi profiter une dernière fois d'une vue imprenable sur la belle ville d'Angers. Mais on ne peut pas prendre la route avant d'évoquer le Bon Roi René.

Le roi René est un personnage historique présent dans de nombreuses régions de France : en Lorraine, en Provence, et en Anjou bien sûr, où il naît en 1409 ! Il est le fils de Yolande d’Aragon et du duc Louis II d’Anjou. Arrière-petit-fils du roi Jean II Le Bon, il fait partie de la famille des rois de France. Compagnon supposé de Jeanne d’Arc, il est très proche du dauphin Charles VII auprès de qui il est élevé et dont il deviendra le beau-frère.

En Anjou, René est duc. Mais ce n’est pas le seul territoire qu’il possède : il est aussi comte de Provence, duc de Bar et de Lorraine. Il hérite également des royaumes de Naples et de Sicile et du titre de roi de Jérusalem. Sa fille Marguerite deviendra quant à elle reine d’Angleterre. René est au XVe siècle un personnage au cœur de l’histoire politique de l’Europe.

Cependant ce n'est pas un grand stratège et il va perdre peu à peu tous ses territoires pour même finir ruiné. Par contre on retiendra de lui son amour pour les arts, c'est un prince lettré et un collectionneur, un mécène avant l'heure. Et puis ce fut également un grand bâtisseur. Au sein du château, René fait construire le châtelet et le logis royal, deux édifices représentatifs du raffinement du style gothique flamboyant et autour d’Angers, il lance la mode des manoirs de campagne et fonde le couvent de la Baumette qui témoigne de sa piété et de son attachement à la protection des ordres mendiants.

La porte de l'Ouest !

Nous quittons Angers en fin de journée pour prendre la direction de Nantes où nous passerons la nuit pour être à pied d'oeuvre de bonne heure. Au programme du lendemain, un tour dans le jardin botanique, une visite du château des ducs de Bretagne et une balade en centre ville avant le repas et le retour sur Vitré en fin d'après-midi.

Tout le monde est en forme ce matin et après un bon petit déjeuner nous parquons la voiture au coeur de la ville non loin du jardin botanique. Le temps est gris mais nous n'avons pas besoin des parapluies. En cinq minutes nous atteignons l'entrée et sans le savoir nous pénétrons dans l'un des 4 plus grands jardins botaniques de France.

En cette saison peu de fleurs bien sûr mais la promenade est agréable et ce jardin possède des collections uniques comme le camélia et ses 600 variétés et chaque arbre a sa spécificité. Par ailleurs des artistes anciens ou contemporains exposent des œuvres qui agrémentent agréablement notre déambulation.
La femme à la gerbe de Denis Gélin de 1940 !

2020 - Jean Jullien et son Passeur !

2016 - Le Dormanron de Claude Ponti !


Buste de Jules Vernes, un enfant du pays !

2020 - Jean Jullien et son Fileur !

Nous sortons du jardin par la rue Georges Clémenceau qui nous guidera jusqu'au château situé à 10 minutes de marche. Chemin faisant nous passons devant le magnifique bâtiment qui abrite le musée d'art de Nantes, à faire une autre fois.

Nous voilà devant les remparts. A nous d'investir maintenant le château des ducs de Bretagne, monument phare de Nantes. S'il n'a pas l'ancienneté du château d'Angers, il est tout autant remarquable.
Il a été construit à la fin du 15e siècle par François II, dernier duc de la Bretagne indépendante, puis par sa fille, Anne de Bretagne, deux fois reine de France. C'est un château riche de six siècles d’histoire, qui abrite un palais résidentiel aux façades raffinées avec ses loggias d’esprit Renaissance.

Après le rattachement de la Bretagne à la France en 1532, le château des ducs de Bretagne devient aux 16e et 17e siècles le logis breton des rois de France, puis caserne, arsenal militaire et prison.



Entrée Nord ! Mais que regardez vous ?

Des pigeons amoureux sur la couronne royale !

Dans la cour, vue du palais résidentiel à l'influence italienne !

Le puit !

Contrairement à Angers, ici nous pouvons faire le tour complet du château par ses remparts !

Mais que voyons nous au loin ? Édifiée en 1909, cette tour était à l’origine un totem publicitaire construit à la gloire de la marque de gâteaux LU (Lefèvre-Utile). Elle a été restaurée à l’identique en 1998 à l’occasion de la transformation de l’ancienne usine en scène nationale.

Et ce beau campanile ? C'est celui de l'église Sainte Croix avec sa cloche de 8096 kg !

Nous quittons le château par sa sortie monumentale située à l'Ouest avec ses quatre tours exceptionnelles mélange de médiéval et de renaissance. Dès le franchissement du pont-levis nous arrivons place Marc Elder où trône une belle statue d'Anne de Bretagne.

On ne peut quitter Nantes sans évoquer Anne de Bretagne en quelques mots. Des dates et titres tout d'abord, née le 25 janvier 1477 à Nantes et morte le 9 janvier 1514 à Blois, Anne est duchesse de Bretagne de 1488 à 1491 et de nouveau de 1498 à sa mort et, par ses mariages, archiduchesse d’Autriche et reine des Romains (1490-1491), puis reine de France (1491-1498) et reine de Sicile et de Jérusalem en droit, puis de nouveau reine de France (1499-1514) et duchesse de Milan.

En ce temps, la Bretagne est encore indépendante et en mariant sa fille, François II comptait renforcer sa position contre le roi de France. La perspective de joindre le duché à leur domaine a ainsi permis successivement d’obtenir l’alliance de plusieurs princes d’Europe avec plus de sept prétendants potentiels.

De 1488 à 1491 ceux ne sont qu'intrigues et jeux du chat et de la souris avec la France et la Bretagne résiste encore. Mais après le siège de Rennes où Anne s'est réfugiée, elle n'a plus le choix, le 6 décembre 1491, elle épouse officiellement le roi de France Charles VIII avec qui elle aura 6 enfants.

Par le mariage de 1491, Anne de Bretagne est reine de France. Son contrat de mariage précise qu’il est conclu pour assurer la paix entre le duché de Bretagne et le royaume de France. Le 8 février 1492, Anne est couronnée et sacrée reine de France à Saint-Denis. Son époux lui interdit de porter le titre de duchesse de Bretagne.

Anne n'oublie pas ses origines et dès la mort de Charles VIII, elle reprend la tête de l’administration du duché de Bretagne. Trois jours après la mort de son époux, le principe du mariage avec Louis XII est déjà acquis et le contrat de mariage, en 1499 est conclu dans des conditions radicalement différentes, à l’enfant vaincue a succédé une jeune reine et duchesse souveraine désormais incontestée. Contrairement aux dispositions du contrat de mariage avec Charles VIII, le nouveau lui reconnaît l’intégralité des droits sur la Bretagne comme seule héritière du duché et le titre de duchesse de Bretagne.

Elle aura été un enjeu central dans les luttes d’influence qui aboutiront après sa mort à l’union de la Bretagne à la France.


La pluie arrive tout doucement en un léger crachin, signe qu'il est temps de conclure ces deux journées de visite qui nous auront permis de lever un peu le voile sur la Grande Histoire des duchés d'Anjou et de Bretagne.