Retour dans un massif déjà parcouru avec l'ascension jusqu'au château de Salm puis du rocher de la chatte pendue. Cependant la boucle que nous allons effectuer passe par d'autres sentiers et nous aurons de belles surprises. Nous garons la voiture près de l'étang du Coucou et nous nous engageons immédiatement en pleine forêt.
Des travaux forestiers nous barrent les chemins vers le château mais nous trouvons un autre accès grâce à la carte.
La pente devient plus raide et en quelques minutes nous atteignons les ruines de l'ancien château des comtes de Salm qui fait l'objet de restauration. (voir l'article 11 mai 2022). Le jeu du lièvre et des chasseurs est toujours présent et une petite partie s'impose.
Nous poursuivons sur la crête et passons devant les rochers creusés de cupules, zone à légendes avec notamment la présence de celtes qui auraient sévi sur ce site sacrificiel.
Nous arrivons au col et maintenant 2ème ascension du jour avec passage par la tête pelée puis montée vers le belvédère de la chatte pendue.
Nous pénétrons dans la zone de protection du grand Tétras grâce à cet escalier et nous restons évidemment sur le sentier balisé.
Et nous voilà sur la magnifique plate-forme rocheuse de la Chatte pendue qui nous offre un panorama à 180° sur les Vosges du Nord. La météo est favorable et nous pouvons facilement nous mettre à l'abri de la faible brise alors nous nous installons confortablement pour prendre notre repas de midi.
Il est temps de reprendre la marche et le retour sera globalement tout en descente avec un final assez abrupte. La surprise du jour est l'emprunt pendant quelques centaines de mètres du sentier des passeurs et un arrêt devant sa stèle mémorielle. Nous sommes en 1941 et des femmes et des hommes cherchent à fuir le régime nazi. Jusqu'en 1944 ils seront des centaines à utiliser les 14 kms de chemins entre Salm et Moussey dans le département des Vosges.
Ce qui est aussi intéressant c'est la double mémoire évoquée par cette stèle. En regardant de près, sur son côté droit, une sculpture discrète représente des femmes poussant un chariot. Nous trouvons l'explication sur un autre objet situé juste à côté.
Cet objet est un wagonnet utilisé lors de la Première Guerre mondiale, en terre annexée par les allemands, pour la construction de cette route forestière par des prisonniers russes et notamment des polonaises.
Suivre la croix bleue !
A travers les fougères !
Bornes frontières de 1871 !
Passage humide !
Après la crête, la descente !
Et voici une autre curiosité, le rocher du Cuculstein. Après quelques instants d'observation il s'avère que nous sommes devant un "fake" comme on dit aujourd'hui.
Regardez de près !
La descente s'accentue et les pentes raides favorisent la naissance de cascades !
Plantes vivaces !
Maintenant c'est l'occasion de se dégourdir un peu !
Et hop !
Fini de rigoler, on reprend du dévers !
Dernière curiosité du parcours !
Pour faire simple une tourbière est constituée d'un empilement de végétation peu ou quasiment pas décomposée depuis des milliers d'années. Ici on parle de 15 000 ans avec 1 cm par siècle d'accumulation qui finit par occuper tout l'espace et combler le lac glaciaire initial.
Après l'annexion de l'Alsace Lorraine en 1870, les Allemands exploitèrent massivement la forêt des alentours et une ligne ferroviaire fut même construite dès 1886 pour acheminer le bois des hauteurs de La Maxe jusqu'à la scierie de Salm soit près de 31 km.
Quant à la tourbière elle fut exploitée de 1895 à 1914 avec l'installation de séchoirs sur le lieu même d'extraction afin d'égoutter la tourbe mouillée sous forme de briquettes. Si l'utilisation traditionnelle de la tourbe était le chauffage, ici elle servit de substitut à la paille pour l'alimentation du bétail à cause de la sécheresse de 1892.
Nous reprenons le cours de notre randonnée pour les 2 derniers kilomètres tout en descente jusqu'à l'étang du Coucou. Encore une belle balade sur des sentiers peu fréquentés. 14 km pour 500m de D+.
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