A l'occasion de notre déplacement dans le Gard nous allons découvrir Nîmes et j'avoue avoir eu un véritable coup de coeur historique pour cette ancienne cité gallo-romaine qui a conservé un patrimoine architectural exceptionnel.
Commençons par un peu d'Histoire grâce à la visite du musée de la Romanité qui présente des collections remarquables et de très belles scénographies.
Dès le IVème siècle avant J.C., Nîmes est un oppidum, une petite ville gauloise. Elle abrite une source et un bois sacré. C'est un lieu de culte important pour le peuple gaulois des Volques arécomiques.
C'est entre l'an 0 et l'an 100 que Nîmes devient une ville romaine très prospère. Elle s'embellit alors d'un temple, la Maison Carrée, et d'arènes pour accueillir les combats de gladiateurs. La ville finance même un aqueduc de 50 kilomètres pour alimenter ses fontaines et ses thermes : le pont du Gard est construit pour cela ! Nîmes est alors une colonie latine de premier plan. Son rempart, dont la tour Magne fut la plus haute des tours, fut le cinquième plus important de tout l'Empire romain. Le territoire de la cité s'étend jusqu'à la mer.
Avec 2500 ans d'Histoire, on pourrait passer des heures dans ce musée. Ci-dessous l'ingénieux système de foyer portatif pour garder le feu même en déplacement.
Quittons le musée et traversons simplement la rue pour arriver devant l'un des monuments antiques le mieux conservé au monde, l'amphithéâtre. Il fut construit vers l'an 100 après J.C. en s'inspirant du Colisée édifié vingt ans plus tôt à Rome. Avec ses 24 000 places, il compte parmi les plus importants de l'Empire romain.
Ce monument a été réalisé pour organiser des spectacles avec tout un programme de réjouissances. Le matin ce sont des chasseurs professionnels qui affrontent des animaux sauvages ou des fauves qui se battent entre eux. L'après-midi se déroule la partie la plus chère et la plus appréciée, les combats de gladiateurs. Aujourd'hui ce sont les toreos et les taureaux qui rentrent dans l'arène.
Au 1er siècle après J.C. les combattants ne sont plus des esclaves, il s'agit de volontaires qui s'entraînent longuement dans des écoles spécialisées pour y apprendre des techniques très précises. Chaque gladiateur a un type d'équipement particulier comme le rétiaire avec son trident et un filet. Lorsqu'un combattant est blessé ou épuisé par le duel, il met un genou à terre et lève le doigt. Le public peut alors décider s'il doit être gracié ou non.
Tenue de secutor !
De nos jours les combats continuent sous une autre forme.
Autre lieu emblématique de la vie romaine, le Forum, place publique très importante où se traitent les affaires politiques, commerciales et religieuses de la cité. A Nîmes il reste un témoignage exceptionnel de cet espace, la Maison Carrée, le temple romain le mieux conservé au monde. Mais pourquoi dit-on Maison Carrée alors que cet édifice est rectangulaire ? En fait ce nom vient du Moyen Âge où l'on parlait de "carré rectangle" pour toute figure présentant des angles droits, il y avait alors des carrés longs et des carrés parfaits.
Dirigeons nous maintenant vers le Vieux Nîmes pour une flânerie dans les petites ruelles en passant notamment par la place de l'horloge.
Partout en ville on trouve le symbole que l'on voit ci-dessous, les armoiries de la ville de Nîmes, un crocodile enchaîné à un palmier, sorte de rébus qu'il faut décrypter. Le crocodile symbolise l'Egypte, le palmier évoque la victoire d'Actium remportée par l'empereur Agrippa. La chaîne rappelle que l'Egypte est désormais liée à Rome par cette victoire.
La fontaine au crocodile !
Pour conclure ce premier chapitre sur Nîmes, car il y en aura probablement d'autres, nous terminons notre visite par une grande promenade dans un lieu très apprécié des citadins, les jardins de la fontaine et sa tour. L'eau a toujours été une source d'inspiration et ici elle coule depuis longtemps au pied de la colline boisée. Les gaulois qui s'installent dans la région l'adoptent comme leur dieu. Ils l'appellent Namas. Des hommes et des femmes viennent de loin pour interroger le dieu de la source et demander la guérison d'une maladie par exemple. Des prêtres sont là pour répondre à leurs questions et faire des sacrifices.
Namas deviendra un jour Nemausus et aujourd'hui encore le dieu de la source reste inscrit dans le nom de Nîmes. Mais avant de voir les fontaines grimpons au sommet de la tour Magne, la grande tour.
Sur la pente qui domine la source, le bois sacré est toujours là et l'arrivée des romains développe encore cette partie de la ville. La vielle tour gauloise de pierres sèches est recouverte par une nouvelle tour en pierres de taille. Elle fait désormais 36 mètres de haut et une rampe vient s'appuyer sur elle pour permettre aux prêtres et aux pèlerins de monter jusqu'au premier étage en priant et en chantant.
Du sommet de la tour la vue embrasse toute la région !
Déambulons maintenant en empruntant les innombrables petits sentiers qui parcourent l'immense jardin pour atteindre au pied de la colline les majestueuses fontaines. Beaucoup de monuments antiques ont été mis à jour et c'est en 1745, à la demande du roi de France, Louis XV, que seront créés les premiers espaces composants aujourd'hui ce lieu de promenade emblématique avec des travaux se poursuivant les siècles suivants.
Temple de Diane !
Voilà qui conclut notre semaine gardoise qui nous aura pleinement satisfaits. Les enfants peuvent désormais écrire un nouveau chapitre de leur vie et nous ne manquerons pas de revenir les voir dans cette très belle région qui possède encore bien de trésors à découvrir.