lundi 5 février 2024

Séjour au Vietnam du 16 au 28 janvier 2024. Jour 1.

 Bienvenue à Ha Noï.

16 janvier 2024 - 3 h 30 du matin. Il fait très froid, 2 degrés, et nous sommes place de la Mairie à Châtenois avec nos 2 valises à attendre le bus qui va ensuite nous amener jusqu'à Zurich pour attraper le vol QR94 de la Qatar Airways à destination de Ha Noï, la capitale du Vietnam, via Doha. Nous ramassons au passage tous les autres membres du groupe et notre aventure asiatique peu désormais commencer. Ce voyage a été organisé pour la classe 61 de Kintzheim et Béatrice fait partie des joyeux élus.

Qatar Airways !


Au-dessus des Alpes !


17 janvier 2024 - 7 h 10 du matin. Après un voyage sans anicroche nous touchons le sol vietnamien et une température de 15 degrés nous souhaite la bienvenue, on peut quitter les doudounes pour 12 jours. On est accueillis par Huy, notre guide vietnamien pour toute la durée du séjour et avec le temps on se rendra compte que c'est une vraie perle et qu'il aura été aux petits soins du groupe sans faillir. 

Bus de la classe 61 à Ha Noï !

Il nous faut environ 30 minutes pour rejoindre le centre ville où notre guide a prévu un café d'accueil. Rapidement nous tombons dans la circulation et ce n'est pas un cliché, il y a plus de scooters que de voitures.

La ville est tentaculaire et compte près de 9 millions d'habitants. Elle a su allier son charme colonial à celui du modernisme. Revenons quelques années en arrière et plus précisément le 7 mai 1954. Nous sommes à Diên Biên Phu à quelques 200 km à l'ouest de Ha Noï et l'armée française vient d'être défaite après presque 100 ans d'occupation. Le Vietnam est désormais coupé en deux avec au Nord, un territoire soutenu par la Chine et au Sud une république appuyée par les américains. Le pays ne connaitra donc pas la paix avant le retrait des troupes américaines en 1973 et s'enfermera sur lui-même pendant une décennie supplémentaire avant d'ouvrir son économie et devenir un pays émergent dynamique.

Nous prenons notre café au bord du fleuve Rouge et nous pouvons déjà admirer ce jardin de mandariniers et autres pamplemoussiers qui trône en coeur de ville.

Le Fleuve Rouge et son dragon, l'animal mythique du Vietnam !


Nous reprenons notre bus pour entamer notre séjour avec une balade à pied dans le quartier résidentiel où se trouvent notamment l'ancien palais du Gouverneur, le Mausolée du Président Ho Chi Minh et la pagode au Pilier Unique. Mais commençons par la visite du temple de Littérature, un des symboles éducatifs, historiques et culturels du pays.


Le temple de la Littérature est un temple confucéen situé dans la partie ouest de la vieille ville et il est divisé en cinq cours. Ce temple, qui n'avait pas de but strictement religieux, servait d'académie confucéenne. Il a été fondé en 1070 par le troisième empereur de la dynastie Ly à l'époque où la ville s'appelait Thang Long, la ville où le dragon s'envole. A partir de maintenant Huy va nous conter pleins d'histoires et d'anecdotes toutes plus intéressantes les unes que les autres.
C'est ici que les fils de sang royal, les fils de mandarins, grands commis de l'Etat, et de l'aristocratie poursuivaient leurs études pour devenir lettrés et hauts fonctionnaires, c'est-à-dire les « Fils de la Nation ». Cet enseignement fut dispensé de 1076 à 1915.

Première porte !

Le temple est donc divisé en cinq cours intérieures séparées par des murs selon l'axe traditionnel chinois nord sud. L'allée principale avec des portes était réservée aux seigneurs, tandis que les petites allées de côté servaient aux domestiques, serviteurs et soldats.

La triple porte d'entrée porte l'inscription « Debout pied-à-terre ! » qui s'adresse à tous sans distinction de rang ou de naissance. Deux dragons de pierre gardent l'entrée et donnent l'accès à la première cour.

Une fois franchie la porte Dai Trung, nous entrons dans la deuxième cour. La porte des Talents accomplis donne sur la gauche et à droite se trouve la petite porte de l'Acquisition de la vertu. La cour attenante possède un jardin. On entre alors dans le Khue Van Cac Mon avec un pavillon à étage (pavillon de la Constellation de la littérature) construit en 1802 qui servait de lieu de réunion pour les débats et les leçons des lettrés.

Au-delà, nous accédons à la troisième cour qui possède un grand bassin rectangulaire appelé le lac de la clarté céleste, ainsi que quatre-vingt-deux stèles de pierre sur lesquelles sont inscrits les noms, les lieux de naissance et les résultats d'examen de 1 307 diplômés de l'académie confucéenne.

Le lac de la clarté céleste !

Chaque stèle repose sur la carapace d'une tortue, symbole de longévité et de force et également symbole de l'union de la terre et du ciel, à cause de sa carapace bombée et de son ventre plat.

Enfant en tenue du dimanche !

Bonzaï géant !

Vers la quatrième cour !

La porte de la Grande synthèse ouvre sur la quatrième cour qui constitue l'espace du véritable temple. Les pavillons des deux côtés comportent des statues et des autels en témoignage de gratitude aux soixante-douze disciples de Confucius. C'est du côté nord que se trouve le temple de Confucius qui est formé d'un grand pavillon de cérémonie qui représente l'endroit le plus sacré. Son entrée était même interdite au souverain.


La statue de Confucius occupe le milieu de la salle dans une semi obscurité. Il est encadré de ses quatre disciples les plus proches et les plus authentiques.


Avez vous remarqué le petit muret qu'il faut enjamber à l'entrée du temple de Confucius ? Il y en aura dans tous les temples que nous visiterons plus tard, et sa présence impose de baisser la tête pour regarder où l'on met les pieds et ce faisant on s'incline naturellement devant la statue, malin !

La dernière cour était réservée à l'académie du pays dite des Fils de la Nation. C'est ici que se trouvaient depuis l'origine les salles de cours et de leçons, ainsi que les dortoirs des élèves à partir du XVe siècle, le tout formant un grand bâtiment fermant la cour au nord.

Ici la cloche !

Et le gros tambour !

Cette première visite historique et culturelle nous a ouvert l'appétit et Huy nous amène dans un petit restaurant local où nous allons découvrir nos première sensations culinaires. Pour faire simple nous aurons systématiquement 7 plats à chaque repas, en petites quantités, ce qui nous permettra de tester les spécialités régionales. Des soupes, des nems, des rouleaux de printemps, des nouilles, des vermicelles de riz, l'inévitable et délicieux riz gluant, des viandes grillées, du poisson, des légumes sautées ou bouillies et j'en oublie. Bonne dégustation sera une phrase clé pendant les 11 prochains jours.

Nous quittons le restaurant bien rassasiés puis reprenons notre déambulation à travers le quartier résidentiel pour nous rendre au mausolée de l'Oncle Hô, célèbre sous le nom d'Hô Chi Minh. Le guide nous fait presser le pas et c'est en petites foulées que nous arrivons place Ba Dinh au moment où la relève de la garde va avoir lieu, un vrai coup de chance. Réglée comme du papier millimétré, la parade est exceptionnelle de précision. 


La construction de l'édifice qui s'inspire de celui de Lénine sur la Place Rouge à Moscou a débuté le 2 septembre 1973 et le mausolée a été inauguré le 29 août 1975. Le corps de Ho Chi Minh est préservé dans le froid, sous un sarcophage de verre éclairé par les lumières tamisées. Malheureusement pour nous les visites ne sont pas autorisées en ce moment et d'ailleurs nous n'aurions peut-être pas fait des heures de queue pour entrer dans le monument. Mais qui est Hô Chi Minh ?

Né 19 mai 1890 c'est une figure importante de l'anticolonialisme et du communisme international. La jeunesse de Hô Chi Minh est marquée par de très nombreux voyages autour du monde, qui contribuent à lui faire découvrir l'idéologie communiste. Engagé pour la cause anticolonialiste en France, il adhèrera au Parti communiste, il séjourne en URSS, où il achève sa formation politique, avant de regagner l'Asie. Fondateur du Parti communiste vietnamien 1930, il joue un rôle central et actif dans l'indépendance de son pays à partir de 1941, avant de devenir le premier président de la république démocratique du Viêt Nam, reconnue internationalement en 1954.

Nous retournons sur nos pas et à travers des petits jardins nous rejoignons un autre joyau de la capitale, la pagode au pilier unique. Malgré une histoire tumultueuse car elle aura subi de nombreuses dégradations, la pagode a gardé son architecture originale bien que le pilier unique en bois fût remplacé par un pilier en béton. L’architecture unique de la pagode combine plusieurs répertoires symboliques. Si le bouddhisme est le plus évident avec la fleur de lotus qui symbolise l’illumination, on retrouve également le symbole de la fécondité avec le pilier de pierre par lequel transite l'énergie vitale entre terre et eau. Le pavillon rouge représente quant à lui la parfaite félicité. On apprécie également son magnifique toit recourbé couvert de tuiles au sommet duquel on peut observer des dragons.




La pagode est placée au milieu d’un plan d’eau, symbolisant une fleur de lotus flottant avec légèreté sur un étang. Une vision poétique insufflée par l’empereur Ly Thai Tong. En arrivant on remarque également devant la pagode un arbre bodhi qui a été offert en 1958 par le président de l’Inde au président Ho Chi Minh. Cet arbre, occupe une place particulièrement importante dans la mythologie bouddhiste puisque c’est sous cet arbre que le Bouddha, après avoir longtemps médité aurait atteint l’illumination.

A l’intérieur de la pagode se trouve un autel où les femmes viennent prier et faire des offrandes pour solliciter la fécondité. Les Vietnamiens s’y rendent également à l’occasion du Têt, le nouvel an lunaire vietnamien, pour prier et demander bonheur, succès et chance. Nous en reparlerons plus tard.


L'après-midi est déjà bien engagé et Huy nous propose de rejoindre notre hôtel où nous attendent nos chambres et nos bagages. Cela va nous faire du bien de nous poser un peu car voilà maintenant 30 heures que nous avons quitté Châtenois plus 6 heures de décalage horaire. Et la journée n'est pas terminée, une dernière surprise nous attend avant de finir au restaurant pour le diner.

Notre guide nous a donné rendez-vous à 18 h devant l'hôtel et le bus... n'est pas là. A la place tout un alignement de cyclos pousse, autre activité incontournable, voilà notre mode de transport jusqu'au restaurant. Et c'est parti pour une heure de folie dans le centre ville de Ha Noï, le meilleur moyen de vivre la cité au ras du bitume. 

La pluie tombe tout doucement pour l'instant et nous profitons au maximum de tout ce qui nous entoure y compris les voitures et les scooters au milieu desquels notre pilote se faufile sans à coup ! Sa sonnette parait bien dérisoire parmi le concert de klaxons !

Monument militaire !

Stupa sur le lac Hoan Kiem !

Nous circulons ainsi à une allure tranquille en empruntant des grands axes ou des ruelles plus sereines au milieu d'un brouhaha permanent avec l'impression de se trouver au sein d'une immense fourmilière. Pas de stress, les passages de carrefours se font à vitesse constante, tout le monde trouve sa place et la notion de priorité reste vague. Il y a des véhicules dans tous les sens, on passe une fois à gauche, une fois à droite, même les piétons s'y mettent. Irréel !

L'empereur Ly Thai Tô !

La nuit commence à tomber et on profite encore mieux du décor ambiant même si la pluie redouble !

Vendeur de rue !

Trombe d'eau !

Les lanternes pour la nouvelle année !

Dernier carrefour avant le restaurant !

Nous avons atteint le restaurant sans encombre et nous finissons cette première journée vietnamienne avec déjà pleins de belles choses dans la tête. Le retour à l'hôtel se fait en bus et notre guide nous envoie nous coucher après nous avoir conté une dernière légende, celle du Lac de l'Epée restituée.

Selon la légende, l'empereur Ly Thai Tô aurait été un héros national vietnamien grâce à ses victoires contre les troupes chinoises, nous sommes dans les années 1430. Cet empereur, au début de sa lutte contre les Chinois, aurait reçu d'un pêcheur une épée repêchée dans le lac. Dix ans plus tard, après avoir réussi à chasser les Chinois, et traversant ce même lac, il est abordé par la tortue, animal sacré, qui lui réclame l'épée au nom du Roi-Dragon, ancêtre mythique du peuple viêt. Ly Thai Tô comprend alors que l'épée était un mandat du Ciel pour chasser les Chinois du pays et replonge alors son arme dans le lac.

Maintenant au dodo pour une nuit bien méritée.

Pont sur le lac !



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