mardi 6 février 2024

Séjour au Vietnam du 16 au 28 janvier 2024. Jour 2 !

 De Ha Noï à Hoa Binh et retour.

Après une très bonne nuit nous sommes en pleine forme pour aborder cette deuxième journée au Vietnam et cerise sur le gâteau, nous n'aurons pas à refaire nos bagages car nous dormirons encore dans cet hôtel la nuit prochaine.


Au programme de cette longue journée, un déplacement en bus de 2 heures environ pour atteindre la ville principale de Hoa Binh situé à 80 km à l'Ouest de Ha Noï puis encore quelques minutes de trajet pour rejoindre un village de la minorité Muong, population montagnarde qui va nous accueillir pour déjeuner et nous offrir un spectacle de musiques et de danses traditionnelles. Pour agrémenter ce voyage, nous ferons des haltes pour visiter une plantation de thé et un marché local. Nous serons de retour en soirée à Ha Noï pour le diner et vivre une expérience inoubliable de ce que l'on appelle ici la culture "trottoir".

Sortir de la capitale n'est pas simple car la circulation y est dense mais pour nous le spectacle est permanent et c'est l'occasion d'apercevoir les chargements de scooters les plus extravagants...

...ou de mieux comprendre l'art de vivre vietnamien qui consiste notamment à prendre son petit déjeuner constitué d'une soupe de nouilles de riz à l'extérieur de chez soi sur des petites tables basses installées devant des échoppes minuscules.

Nous sommes enfin sortis de la ville tentaculaire et nous traversons une multitude de villages avant de faire notre première halte pour rejoindre une plantation de thé située juste derrière un marché local que nous ne manquerons pas de parcourir également. Une fois la route traversée nous accédons simplement au marché car il est installé en bord de rue et comporte une vingtaine d'emplacements. Pas de doute, c'est un marché local et on entre dans le vif du sujet immédiatement avec de la viande bien présentée sur des morceaux de carton. Et, juste à côté, âme sensible s'abstenir, des chiens entiers sont proposés à la vente. Evidemment il y a des "pour" et des "contre" et le guide en profite pour nous dire que les vietnamiens ne comprennent pas que l'on puisse manger du lapin. Chacun sa culture et pas de jugement hâtif !


Après cette entrée en matière, le reste semble bien commun mais on apprécie bien sûr l'ordonnancement des étals et l'harmonie des couleurs.

Nous quittons momentanément le marché et en quelques centaines de mètres nous atteignons la plantation de thé. Nous découvrons pour la première fois ce type de culture et Huy nous en livre quelques secrets.
Tout d'abord, la reproduction des théiers se fait essentiellement par bouturage de plants sélectionnés. Les boutures sont prélevées sur des plants choisis, puis transportées dans des pépinières où elles restent de 12 à 18 mois. Lorsqu'elles ont atteint l'état de jeune plant, on les repique dans la plantation principale à des intervalles tels que les buissons couvrent, après développement, toute la surface.

Ensuite il faut laisser le plant grandir jusqu'à l'âge de 4 ans, en procédant à des tailles de formation, qui le maintiennent à 1,20 mètre de haut . Il n'atteint son développement normal qu'au bout de la cinquième année, où il commence à produire. On continuera à le tailler à des intervalles variables pour le maintenir à une hauteur commode pour la cueillette. Le bien-être au travail serait il une réalité locale ?

Puis au bout de la cinquième année de croissance, on commence à procéder à la cueillette du théier. Cette opération, qui est une légère taille répétée des jeunes pousses, se fait en cycles de 7 à 15 jours, en fonction de la croissance, du climat et de la quantité de thé à récolter.

Pour conclure il existe trois types de cueillettes :
  • la cueillette impériale : le bourgeon + la feuille qui le suit immédiatement
  • la cueillette fine : le bourgeon + les deux feuilles qui suivent. C'est une cueillette d'excellente qualité.
  • la cueillette moyenne : le bourgeon + les trois feuilles qui le suivent. Elle donne des thés de moins bonne qualité que les précédents, mais permet au théier de mieux se développer.
Voilà vous en savez autant que moi sur cette culture délicate !

Une employée cueille de la citronnelle !

Pendant que d'autres ramassent des feuilles de thé !

Cette leçon d'agriculture fut très intéressante et nous revenons sur nos pas pour rejoindre le bus qui nous attend le long de l'artère principale. Sur le retour nous passons de nouveau dans les allées du marché et il y a encore quelques stands à découvrir. Nous voilà bientôt dans un lieu couvert dédié à la viande et aux poissons où chaque vendeuse nous reçoit avec un sourire bienveillant, merveilleuse Asie !

Au milieu des produits !

Ils sont frais mes poissons !

De retour au bus !

Volailles à vendre !

Nous avons bien roulé depuis Ha Noï et une pause technique s'impose dans un petit restaurant de bord de route. C'est toujours l'occasion de faire des rencontres et justement en voici une d'assez cocasse.


Sur la photo suivante quel drôle de chargement sur ce scooter ! Le pilote s'arrête et vient nous rejoindre sur la terrasse du restaurant pour nous montrer l'objet qu'il souhaite nous proposer. Il s'agit de magnifiques pipes à eau, Điếu Cày en vietnamien, parfait pour fumer le tabac local, Thuốc Lào.

Nous approchons de Hoa Binh et les villes traversées présentent toutes le même type de construction, à savoir ces petits immeubles aux façades souvent richement décorées avec un accès direct à la rue protégé par des grilles métalliques, les maisons tunnels. En pratique ces maisons dissimulent derrière une façade étroite de très longues pièces, cette astuce permettait aux propriétaires de réduire les taxes foncières, calculées sur la largeur de la façade. La loi féodale exigeait également que les maisons se limitent à deux étages et, par respect pour le souverain, ne dépassent pas en hauteur le palais royal.

Comme nous le verrons dans tout le pays, chaque maison possède souvent un commerce dont les articles divers et variés sont alors disposés juste devant sur le trottoir.

Ici, des vêtements !

Bientôt le paysage change et pour la première fois nous découvrons ce qui fait le charme du Vietnam, entre autre, ses rizières. Étant le 3è pays d’exportation de riz dans le monde, il est certain que le riz vietnamien occupe une place importante dans la vie économique, et la vie quotidienne des vietnamiens. Nous en aurons systématiquement à tous les repas, c'est quasiment l'équivalent du pain chez nous.

Rizière inondée !

Un tracteur prépare le terrain !

Et ici les premières cultures en terrasse !

Là des buffles d'eau parfaitement adaptés aux travaux de labours dans les rizières inondées !

Nous quittons la route principale pour nous enfoncer un peu plus dans la campagne environnante et bientôt apparaît le hameau de Muong Ai et son bâtiment principal sur pilotis qui abrite les réceptions et activités officielles.

Notre hôtesse en costume traditionnel pour la durée de la visite avec chemisier, jupe longue noire avec une partie haute colorée et à motif géométrique, une longue ceinture verte, sans oublier le foulard blanc symbole de la fidélité.

Avant de profiter de la partie musique et danse, nous nous engageons dans le village à la rencontre des habitants de cette ethnie montagnarde appelée Muong, l'une des 53 ethnies reconnues au Vietnam. Leur vie est basée sur la culture du riz dont ils maîtrisent tous les aspects notamment celui relatif à l'irrigation des terres. C'est à eux que l'on doit les magnifiques photos des cultures en terrasse en montagne.


Sourires d'enfants !

Passage par une cuisine !

Nous sommes ensuite invités à pénétrer chez l'habitant et ce dernier nous installe dans la pièce unique située à l'étage. Assis sur des nattes nous dégustons un thé au jasmin particulièrement parfumé. Il parle volontiers de sa vie au hameau et nous nous apercevons rapidement qu'il n'a jamais été au delà de Ha Noï, à 80 km d'ici.

Nous laissons en paix notre hôte et redescendons vers le centre du hameau où se trouve notre restaurant pour ce midi. Il est tenu par une famille qui est en capacité de recevoir des groupes de 20 personnes. Le repas est très agréable et varié comme durant tout le séjour.

Il est temps de rejoindre la maison communale où sont réglés les divers problèmes du clan mais pour l'instant pas de problème juste une belle cérémonie pour découvrir quelques danses et chants traditionnels. Assis de nouveau sur des nattes, le spectacle peut commencer.


Comme souvent la participation des invités est requise et nous n'échapperons pas à la fameuse danse des bambous où les protagonistes feront le nécessaire pour ne pas abimer nos chevilles. Un bon moment.


La démonstration va durer une bonne heure puis un autre bon moment va se produire, celui de la dégustation de l'alcool de riz en jarre. Il faut bien se rendre compte que l'alcool de riz tient une grande place dans la culture vietnamienne et que c'est un symbole de convivialité et que le boire relève toujours d'un acte collectif. Dans cette région de montagne on pousse l'acte collectif au plus haut car la boisson est présentée dans une grande jarre en terre cuite dans laquelle sont plongées de très longues pailles en bambous. On rassemble alors autour du récipient les convives et au son de la musique, chacun aspire un peu du précieux breuvage. Pour témoigner leur amour mutuel, il est impensable de changer de paille si quelqu'un venait à prendre votre place pour boire à son tour dans la jarre. Bien évidemment ici, pour des raisons d'hygiène, les pailles seront nettoyées à chaque tour.

một, hai, ba, dô ! (un, deux trois, santé !),

Très beau moment !



L'après-midi est bien avancé et il faut penser à reprendre la route vers Ha Noï où nous passerons notre dernière nuit. Sur le retour je profite d'une belle lumière pour capter au passage le travail de fourmi de toutes ces femmes vietnamiennes le dos courbé qui procèdent au repiquage du riz.

Pendant que les hommes préparent le terrain en poussant ces drôles de tracteurs.

Ou consolide tous ces murets de terre qui dessinent merveilleusement bien la mosaïque des cultures.


Nous n'y avions pas prêté attention à l'aller mais maintenant pas de doute ce sont bien des champs de cannes à sucre. Evidemment nous sommes dans un pays tropical et cette plante y a toute sa place.

Transport de chiens !

La nuit tombe lorsque nous atteignons notre hôtel et juste le temps d'une remise en condition que nous ressortons avec notre guide pour un repas à l'extérieur dans la vielle ville. Au menu des produits variés mais une spécialité de Ha Noï, le Cha Ca, filet de poisson grillé avec de l'aneth, du curcuma, du gingembre, une sauce Nuoc Man et du riz bien sûr, délicieux.

Le menu de ce soir ! Bon appétit !

Après ce repas composé de bons produits, nous envisageons un retour à pied tranquille jusqu'à l'hôtel mais notre guide en a décidé autrement. Au lieu de prendre le chemin le plus direct nous nous engageons dans des ruelles illuminées pleine de vie où la population semble encore profiter de la fraicheur nocturne et de la musique ambiante car des sonos diffusent un son bien local.

Qui veut des bonbons ?

Nous arrivons bientôt dans un carrefour très animé où piétons, scooters et voitures cohabitent dans un concert de klaxons maîtrisé. Et Huy, qui se démène comme un beau diable, arrive à négocier auprès de la patronne d'un bar la mise en place d'une longue table basse pour 20 personnes. 5 minutes plus tard on est tous assis dans l'un des angles du carrefour et on passe commande d'une dernière boisson. A partir de maintenant on est à raz du sol et on se demande à quel moment on va être fauché par une voiture, renversé par un scooter ou bousculer par un piéton. Et bien rien de tout cela. Nous venons de découvrir la culture "trottoir" de Ha Noï.

Nous allons rester près d'une heure sur place et le spectacle est tout autour de nous, sonos, klaxons, brouhaha de la foule, incroyable ! Mais le plus surprenant reste la sérénité ambiante qui règne entre les différents protagonistes, pas un mot plus haut, pas un frottement de voiture, pas une bousculade. Et surtout, les tables basses progressent lentement mais surement et occupent progressivement un peu plus d'espace dans le carrefour jusqu'à finalement interdire toute possibilité aux automobiles de circuler, le quartier est définitivement devenu piétons pour le reste de la nuit. Inimaginable si on ne l'avait pas vécu personnellement. Merci Huy pour cette formidable expérience !

Cette deuxième journée se termine de façon exceptionnelle et on retrouve l'hôtel avec plaisir pour une nuit pleine de beaux rêves. Il est déjà 23 h et demain on a de la route pour rejoindre la Baie d'Ha Long, autre merveille vietnamienne.



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