Il était une fois une bande de potes qui décidèrent de se lancer un nouveau défi après celui réussi de courir un premier marathon, faire la partie nord de la Grande Traversée du Massif Central entre Avallon, la porte du Morvan, et Chalinargues, modeste commune située entre les Monts du Cantal et le Cézallier.
Le parcours se fera à VTT avec assistance électrique en 10 étapes d'environ 70 km de moyenne. Sur le papier, pas de difficultés majeures si ce ne sont les 3 journées avec près de 2000 m de dénivelé. Évidemment, il faudra par ailleurs compter avec la météo, aussi avons-nous choisi le mois de septembre pour pratiquer cet exercice en maximisant nos chances de rouler sous des cieux cléments.
Enfourchez vos vélos et suivez nous !
Voilà quelques mois déjà que l'idée fait son chemin et quelle idée ! 700 km en vtt à travers le Massif Central. Denis a semé cette petite graine en ce début 2024 et depuis elle a bien grandi. Comme tout projet d'envergure, il faut bien se lancer, et bientôt les premières réflexions se font jour pour aboutir progressivement à un contour plus précis du programme, notamment en matière logistique car il y a de nombreux sujets à traiter comme les déplacements sur le lieu de départ et d'arrivée, le découpage des étapes en tenant compte des difficultés prévisibles, la réservation des gîtes, les possibilités de ravitaillement et de réparations, etc...
Cela ne va pas sans mal, car l'indisponibilité de certains hébergements amène parfois à devoir redécouper les étapes, mais le trio (Denis, Jean-Marie et moi-même) est très réactif et, compte tenu du caractère de chacun que nous commençons à bien connaître, nous pouvons faire et refaire l'organisation de ce périple avec toujours autant d'enthousiasme et de bonne humeur. Franchement, comment pourrait-il en être autrement ?
Au début de l'été, le projet est quasiment bouclé et la date de départ est désormais fixée au 1er septembre, le problème principal de notre dépose au point de départ et de notre récupération à l'arrivée ayant été définitivement résolu. C'est Pierre, mon fiston, qui se chargera des transferts.
Dimanche 1er septembre, le grand jour est arrivé. En pratique, cette journée est consacrée au déplacement pour rejoindre notre ville de départ, Avallon. Le véhicule est chargé de bonne heure, nous prenons la route pour Dijon où nous attend Pierre qui nous accompagnera à Courcelles lès Semur. Puisque la météo est favorable et que nous avons du temps avant de pouvoir récupérer l'appartement pour le soir nous décidons d'effectuer une étape de liaison de 50 km quasiment à plat. On s'équipe tranquillement pendant que Pierre ramène le véhicule à Dijon. De la sorte, il pourra assurer notre récupération dans 10 jours, 700 km plus au sud. Nous donnons nos premiers coups de pédales et cette fois, il n'est plus question de faire demi-tour. L'inévitable tension qui précède toujours le début d'un événement majeur disparaît rapidement pour laisser place à un moment d'euphorie car nous sommes préparés et entre gens de bonne compagnie. Après avoir fait et refait nos sacs, établi des check-lists, vérifié le matériel, nous pouvons maintenant nous engager avec sérénité.
Le parcours est très légèrement vallonné et nous quittons rapidement la Côte d'Or pour pénétrer dans le département de l'Yonne et atteindre en fin de journée notre première ville étape située dans le Parc naturel régional du Morvan. Nous récupérons les clés de notre gîte, faisons un bon repas au restaurant et l'heure du coucher arrive vite car demain, nous entrons dans le vif du sujet. Au fait, j'ai commis ma première erreur d'orientation en leur faisant découvrir la ville basse, très basse, d'Avallon alors que notre hébergement se trouvait en centre-ville. Je crois qu'ils n'ont rien vu...
Lundi 2 septembre. Réveil en douceur pour notre véritable première étape. Au programme 73 km et 1550 m de dénivelé, idéal pour se mettre dans le bain. On va tâter quelques contreforts, remonter des vallées merveilleuses en longeant des rivières comme le Cousin, passer à côté d'un monastère, faire notre pause à Quarré les Tombes (est-ce prémonitoire ?), découvrir nos premiers troupeaux ainsi que des paysages bucoliques (expression favorite de Jean-Marie), bref, que du bonheur !
Bucolique ! Qui est fan de ce mot ? Frais comme des gardons nous quittons Avallon et c'est avec entrain que nous rejoignons le Cousin. Fin de la plaisanterie ! On découvre la réalité du terrain en empruntant des chemins empierrés et parfois en avançant dans le lit de la rivière. La progression est entravée par des chablis et certaines pentes nous amènent à mettre pied à terre. On avance comme des escargots et on vient de commencer. Heureusement le moral est bon, en fait c'est juste normal, et la galère ne fait que commencer mais on ne le sait pas encore évidemment. 10 km dans ces conditions avant de rejoindre une piste "normale", on est venu pour du vtt, on est servi !
Reste que la campagne morvandelle est bien agréable lorsque l'on peut profiter des sentiers roulants. Il y a même quelques pistes "vosgiennes" mais elles ne durent pas longtemps. Tiens, encore quelques franchissements particulièrement glissants ! Ce massif nous réserve encore quelques surprises, telles que de magnifiques portions dans des paysages de bocage avec ses hautes haies, à l'instar de la Normandie. En revanche, il peut arriver que la largeur du passage soit à peine supérieure à celle du guidon, et hop ! On frôle alors la végétation que l'on découvre "piquante", nos bras s'en souviennent encore.
Nous roulons plein sud et parvenons au lac de Crescent, l'un des six grands lacs du Morvan. Bocage et premier troupeau de charolaises qui nous regardent passer placidement. 50ème km et près de 4 h 30 d'effort, Quarré-les-Tombes et ses 112 sarcophages mérovingiens nous accueillent pour la pause déjeuner. Nous profitons des bancs situés devant l'église pour nous poser et sortir fromage et saucisson qui seront nos plus fidèles compagnons de voyage. Le ciel varie entre le bleu et le gris et nous nous installons sur une terrasse pour prendre un café avant de continuer notre chemin. Nous avons encore environ une vingtaine de kilomètres à parcourir et tout va bien.
Enfin arrivé au lac de Saint Agnan, fin de notre première étape. Je dis enfin, car il ne restait plus que 23 km, mais les 17 premiers, belle galère ! On part pour suivre une rivière mais le chemin est encombré de cailloux, de racines et d'arbres abattus. Un monastère pour se reposer et rebelote, racines, escaliers, pont glissant et un portage dans une pente improbable, et quelques ronces bien sûr, que du bonheur ! En fin de compte, les obstacles sont rapidement oubliés lorsque nous arrivons au bord du lac que nous contournons pendant 5 km sur un chemin très plaisant. Une bonne bière, un bon repas et maintenant de beaux rêves.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaire