Mercredi 11 septembre. Ultime étape pour rejoindre notre point de récupération à Chalinargues où Pierre doit arriver pour 14 h. Nous avons à peine 55 km à effectuer, à l'aise...
Oui, mais c'était sans compter sur une météo exécrable. Hier était la plus belle journée, aujourd'hui ce sera la pire. Perché à 1219 m d'altitude, le hameau de La Godivelle se réveille sous la pluie et dans le brouillard. L'itinéraire prévoit des pistes pastorales qui nous conduiront au sommet du plateau du Cézallier, à 1450 m d'altitude, où nous devrions bénéficier, selon le guide, d'un panorama exceptionnel sur les monts du Sancy et du Cantal. Nous enfilons toutes les couches de vêtements disponibles et je regrette déjà de ne pas avoir prévu de pantalon long. Nous sortons affronter les éléments. Nous débutons par une brève excursion au Lac d'En Haut dont la rive évoque un littoral en pleine tempête !
Engoncés dans nos tenues, nous pédalons avec énergie pour essayer de nous réchauffer, et le terrain très roulant facilite le pilotage. Vent, pluie, visibilité réduite, la question se pose de contourner la difficulté du jour, mais nous sommes lancés et le gain espéré aurait été modeste. On attaque une piste herbeuse qui nous dépose au sommet . Très belle vue ! Ha ! Ha ! Ha ! (rire sarcastique). Il nous aura fallu 1 h pour boucler les 15 premiers km, pas mal ! Et le plus dur commence vraiment, car nous nous lançons dans près de 10 km de descente sans aucune visibilité. Notre attention est sollicitée à 200% et nous nous refroidissons complètement. Allanche, une petite bourgade du Cantal, est sur notre itinéraire et nous prions pour trouver un bar ouvert, mais pas le moindre estancot. Nous tentons alors la boulangerie et la patronne, devant notre allure d'esquimau glacé, nous laisse boire un café bien chaud à l'intérieur de sa boutique tout en savourant une viennoiserie. Elle vient de nous sauver la vie ! Lol ! Un peu réchauffés, nous modifions notre parcours pour pousser jusqu'à Neussargues, où nous trouvons refuge dans un restaurant routier. Il fait meilleur dans la vallée et nous pouvons mettre des vêtements secs. Vive les sacs étanches ! On finit en beauté avec une truffade et Pierre se présente à l'heure prévue. Nous ne sommes pas mécontents de le voir, et dans 5 heures nous serons à Dijon. Ensuite, une dernière petite étape nous mènera chez nous. Cette fois, nous en avons vraiment terminé avec la GTMC.
Comment conclure ? L'exercice est difficile et mes camarades ne m'en voudront pas si je donne quelques données techniques. Notre GTMC, ce sont 10 étapes, 786 km, 12600 m de D+, 5 crevaisons, 1 pneu neuf, 3 chutes, 10 erreurs d'orientation, 1 téléphone noyé, 4 boîtes de sardines, des soupes de pâtes, du saucisson, du fromage, du vin rouge et quelques bières...
Traverser le Morvan et le Massif Central aura été une aventure épique et variée, offrant une expérience riche en découvertes, combinant beauté des paysages, variété des terrains et défis techniques. Cela aura nécessité une préparation minutieuse, une condition physique solide et une organisation sans faille.
Toutefois, le plus important, c'est que cela n'aurait pas été possible sans la rencontre de trois amis aux tempéraments complémentaires capables de se dépasser les uns pour les autres pour concevoir ainsi un voyage qui laissera à jamais des souvenirs indélébiles et une envie de repartir à l'aventure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaire