vendredi 31 mars 2023

Freiburg Marathon

Dimanche 26 mars. Retour aux sources avec ma participation au marathon de Fribourg. A une heure de route de Châtenois c'est une belle opportunité qui s'est offerte à moi en pouvant parcourir les rues de cette ville qui a été ma première affectation militaire.

Le départ est donné à 9 h 30 et nous allons débuter la course avec la pluie qui va nous accompagner pendant les trente premières minutes. Ensuite le ciel restera clément et le soleil fera même quelques petites apparitions timides.

Nous sommes environ 950 sur le marathon mais la sensation de monde est bien présente car il y a en même temps un marathon en relais et le semi-marathon.

Le passage au 21ème kilomètre se fait en 1 h 59 et à partir de maintenant je vais essayer de maintenir le rythme voire d'augmenter un petit peu l'allure pour tenter de finir en moins de 4 h 15 en gérant au mieux les différents ravitaillements.

Au début de la deuxième boucle on se sent un peu seul mais heureusement je passe au moment du départ du 10 kilomètres. je suis donc accompagné de coureurs pendant quelques kilomètres et ensuite je sais qu'il faut atteindre le 36ème kilomètre pour pénétrer au coeur de ville et profiter du surplus d'énergie apporté par les vagues d'encouragements qui déferlent grâce à la présence des nombreux supporters très enthousiastes. Hop ! Hop ! Hop !

Le circuit est assez agréable et le principe de 2 boucles permet d'avoir des points de repères. L'arche d'arrivée est maintenant en vue et je passe dessous après 3 h 54 d'effort, c'est une totale réussite !

Encore une belle course accrochée au tableau des chasse !


samedi 18 mars 2023

Boucle dans le vignoble entre Ribeauvillé et Mittelwihr

Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui nous allons randonner dans le vignoble pour une virée d'une quinzaine de kilomètres. Le parcours essentiellement sur chemin bitumé et l'absence de couvert végétal imposent de faire ce circuit en saison fraîche, c'est donc le bon moment. Il fait environ 4 degrés au moment du départ et le ciel bleu nous promet de belles photos. Nous nous garons à Ribeauvillé et prenons le chemin "piste cyclable" qui va nous amener jusqu'à Mittelwihr, lieu le plus éloigné du jour, en parcourant la partie haute du vignoble.

Ribeauvillé et ses trois châteaux !


La partie haute du vignoble se mérite et dès le départ le dénivelé est important avec un fort pourcentage en peu de distance. Nous apercevons bientôt le village suivant, Hunawihr et son église fortifiée, que nous traverserons lors du retour. nous en parlerons donc plus tard. En revanche nous pouvons déjà évoquer ce vignoble car notre cheminement passe par des grands crus. Ici nous sommes en plein terroir Rosacker situé entre 260 et 330 m d'altitude avec 50% en Riesling et 50% en Gewurztraminer. Le Riesling est le cépage le plus typique et le plus ancien des variétés alsaciennes. 

Eco pâturage à la sortie du village !

Nous contournons le village par son versant ouest et reprenons l'ascension de la bosse suivante en empruntant la partie alsacienne du chemin de Compostelle qui va de Wissembourg à Belfort. Le soleil commence à faire monter la température et le mur de pierre sur notre droite devient un refuge très apprécié pour de nombreux lézards.

Un reste de raisin fait le bonheur d'un lézard !

Le Kolbelsberg franchi nous descendons vers Riquewihr et atteignons rapidement sa porte fortifiée Ouest, l'Obertor située sur la deuxième enceinte.  On peut encore y voir l'emplacement du pont-levis. En arrière plan sur la photo ci-dessous vous pouvez aussi apercevoir la porte haute de la cité, construite en même temps que la première enceinte fortifiée à la fin du 13e siècle, le Dolder (1291) qui servait à la fois de tour défensive, de tour de guet et de beffroi.

En alsacien, "Dolder" signifie "le point le plus élevé, la cime". Du haut de ses 25 mètres, cette tour menaçait l'ennemi par l'aspect dépouillé et guerrier de sa façade extérieure, alors que la façade intérieure tournée vers la ville, réjouissait depuis le 16e siècle la vue des habitants par l'agréable agencement de ses poutrages de bois et ses quatre étages en encorbellement. Son premier niveau constituait l'un des points de départ du chemin de ronde qui, au haut du rempart, faisait le tour de la ville.

L'armoirie sculptée sur la tour extérieure montre les signes caractéristiques des comtes de Wurtemberg, bois de cerfs et heaume de soldat, qui acquirent la seigneurie de Riquewihr en 1324 aux comtes de Horbourg représentés par l'étoile à 5 branches. Pour l'anecdote les armoiries officielles des Horbourg comporteraient une étoile de 6 à 8 branches alors y a-t-il eu une erreur de gravure ? A vous de me le dire. 

Art contemporain dans les fossés de Riquewihr avec cette œuvre de l'artiste Josépha, "la Dame du parc".

Après ce moment d'histoire nous poursuivons sur les hauteurs du vignoble pendant 2 kilomètres avant de prendre plein Est vers le village de Mittelwihr. Un héron traine entre les vignes ce qui n'est pas très habituel. Belle rencontre !

Une Gagée des champs !

Le vignoble à perte de vue !

Mittelwihr en contrebas et sa colline aux amandiers !

Pas de doute, c'est bientôt Pâques !

Toiture caractéristique en tuiles vernissées comme sur le clocher de Châtenois !

Nous sommes au pied du Mandelberg, la colline des amandiers. C'est la pleine saison du fleurissement et nous profitons des belles couleurs. Pour plus d'informations je vous renvoie à l'article de mars 2022.

Mittelwihr en dessous !

Ascension de la colline !

Fleurs d'amandier !

Cigogne en approche et en arrière-plan la nécropole de Sigolsheim !

Au loin le Haut Koenigsbourg !

Prochain objectif, le village de Beblenheim !

Riquewihr !

Encore un objectif, le village de Zellenberg et en arrière-plan les trois châteaux de Ribeauvillé !

Nous quittons la colline des amandiers et son magnifique panorama à 360° pour rejoindre Beblenheim toujours par le vignoble. Nous traversons le terroir exceptionnel du Mandelberg situé entre 200 et 230 m d'altitude formé de 40% de Gewurztraminer et 30% de Riesling. Les vins issus du Mandelberg sont d'un fruité prononcé et d'une finesse exquise, caractéristiques d'un sol argilo-calcaire et sec. Des vins de très bonne garde. Avis aux amateurs !


Après Beblenheim nous traversons un troisième grand terroir, le Sonnenglanz. Ici les cépages privilégiés sont les Tokay Pinot gris et le Gewurztraminer. La qualité du terroir, associée. à une exposition idéale donne à ses vins une jolie teinte dorée. Les vins du Sonnenglanz dégagent une concentration d'arômes bien mûrs et très fins.

Quant au Gewurztraminer, il constitue une sélection particulièrement aromatique d'un vieux cépage connu de tout temps en Alsace, le Traminer rose signifiant "épicé". Il accompagne parfaitement les plats relevés et les fromages corsés comme le Munster.

Les cigognes de Zellenberg !

Nous revenons désormais sur Hunawihr et cette fois nous allons entrer dans le village pour admirer sa remarquable église fortifiée, l'église Saint-Jacques-le-Majeur.

L'église fortifiée d'Hunawihr !

Seul au monde !

Nous pénétrons dans le cimetière qui entoure les remparts de l'église et une très grande sérénité se dégage de cet endroit. Un banc invite à la méditation !

Nous passons sous la grande porte pour pénétrer dans l'enceinte fortifiée et nous faisons le tour complet de l'église qui est malheureusement fermée, dommage car c'est la seule d'Alsace où l'accès à la chaire se fait depuis un escalier extérieur puis un passage dans un pilier. Un cimetière se trouve également à l'intérieur des remparts. Construite au XVème siècle, elle a pour particularité d'être "mixte" ce qui signifie qu'elle accueille aussi bien les catholiques que les protestants depuis 1687. Les jours de cultes sont ainsi alternés.

Cadran solaire !

Coucou !

Construite à l'écart du village, elle se compose d'une enceinte hexagonale et de 6 bastions percés de meurtrières. À l'origine du village se trouve un seigneur du nom de Hunon et sa femme Huna. Ils s'établirent au cours du VIIe siècle sur une ancienne villa gallo-romaine. À proximité de ce domaine vint s'établir en ermite, saint Déodat, l'ancien évêque de Nevers. Hunon et Huna, suivant son enseignement, lui firent baptiser leurs fils sous le nom de Dieudonné. Huna, appliquant les préceptes de saint Déodat, se mit au service des pauvres. Elle les logeait, les nourrissait, soignait les malades et lavait elle-même leurs vêtements. Les habitants de la région la surnommèrent la "Sainte Lavandière". Huna mourut en 679 et fut canonisé en 1520 par le Pape Léon X à la demande du Duc Ulrich de Wurtemberg.

Nous quittons l'enceinte fortifiée lorsque l'horloge installée sur le clocher attire notre attention. Y voyez vous quelque chose de particulier ? En fait 2 éléments sont remarquables. Tout d'abord, il n'y a qu'une seule aiguille, celle des heures. En pratique, depuis longtemps déjà les églises ne comportait qu'une aiguille. L’origine de la synchronisation de la vie sociale par la mesure du temps remonte à l’antiquité. Au Moyen Âge, l’apparition des cloches dans les clochers, probablement au Ve et VIe siècles, pour sonner « les heures », désignaient à l’époque les prières et offices des monastères et autres églises. Le reste de la vie sociale est alors ajustée sur ces sonneries des heures dites canoniales. L’on disait par exemple commencer le travail un peu avant prime, ou rentrer pour les vêpres. Je vous renvoie au site https://horloge-edifice.fr/Histoire/Histoire_Sociale.htm pour plein d'informations détaillées.

Le 2ème élément surprenant est le chiffre romain 4 écrit IIII et non IV. Là aussi de nombreux sites traitent ce sujet et pour simplifier il faut savoir que cette écriture correspond en fait à la manière d'écrire originale et que IV est arrivé bien plus tard. Pour des illettrés il est plus facile de comprendre le premier mode d'écriture. De plus il est question aussi d'esthétisme et en regardant de près on se rencontre qu'en coupant le cadran en deux verticalement il y a autant de symboles d'un côté et de l'autre et qu'en le coupant en 3 tiers vous avez les I, les V puis les X, trop fort !

Fontaine à "double vasques" !

Bel arrangement !

Le tour va bientôt prendre fin et une dernière montée dans le Rosenberg nous ramène à la voiture après une virée riche en histoire et en curiosités.



vendredi 17 mars 2023

Le Paradis des sources à Soultzmatt

 9 mars 1984 - 9 mars 2023 = 39 années de mariage (noces de crêpe)

Les enfants nous ont offert pour Noël un repas-spectacle dans un établissement alsacien qui met en scène les standards du cabaret parisien avec French cancan, paillettes et plumes. Le hasard faisant bien les choses il y avait de la place le 9 mars. C'est parti pour Soultzmatt et son Paradis des sources.

Entrée du cabaret !


Le nom du cabaret est déterminé par la commune qui l'héberge car Soultzmatt est en effet célèbre pour ses eaux mais aussi ses vins. Ce village est situé à mi-chemin entre Colmar et Mulhouse, à la limite de la plaine d'Alsace et des Vosges.

Un petit mot sur la source avec des informations issues du site de la commune.

"Probablement connue des Romains, la première évocation précise date de 1272, époque à laquelle la source est remarquée par le moine franciscain Tschamser. Elle est redécouverte au début du 17e siècle et des installations thermales y sont construites dès 1662. La source est acquise en 1838 par Louis Nessel. Sous son impulsion, les eaux minérales de Soultzmatt acquièrent une renommée européenne ; consommées sur place les siècles précédents, elles sont vendues en bouteilles à partir de 1853.

Le 29 mars 1865, un décret impérial la déclare d’intérêt public et l’exportation d’eau décuple au cours des années qui suivent. Nessel ayant supprimé aux habitants le privilège de puiser gratuitement l’eau pour leurs propres besoins, la commune aménage une autre source à proximité, qu’elle met en exploitation légale dès 1861.

En 1891, un incendie détruit une grande partie de l’établissement de bains situé le long de la route ; son exploitation est alors définitivement abandonnée. En 1892, la société Brun & Cie devient propriétaire de l’ensemble des sources et construit un grand hall de style empire, qui accueille aujourd'hui la Maison de l'eau.

En 1922, les eaux non minérales sont employées pour la fabrication d’une eau de table "Lisbeth", prénom de la fille aînée de Georges Thomas, alors administrateur de la société d’exploitation des Sources.

La municipalité devient propriétaire des Sources en 1952 et instaure la "Régie communale des Sources de Soultzmatt". L'embouteillage est abandonné sur le site des sources communales mais les captages sont préservés et l'exploitation de l'eau minérale se poursuit. La population conserve son droit à l'eau minérale, fixé à cinq litres hebdomadaire par personne."

Passons maintenant au cabaret !

Nous avons été accueillis à partir de 11 h 30 et une fois notre place atteinte le repas a commencé à être servi aux alentours de 12 h. La salle est très grande et nous sommes bien installés. Les groupes du troisième âge constituent la majorité de la clientèle aujourd'hui et nous sommes sûrement les plus jeunes. LOL.


Pendant le repas un spectacle de music-hall nous est déjà proposé avec quelques chansons et des numéros d'artistes. Cela va nous faire patienter jusqu'à 14 h 15, début officiel de la revue. Le menu qui nous a été servi comprenait :
- Un gravlax de saumon à l’aneth, accompagné de son blanc de poireau, sauce vierge et gelée de betterave rouge
-  Un filet de poisson au beurre blanc citronné sur lit de légumes wok
-  Un mille-feuilles du Paradis aux fruits frais

Nous avons profité d'une cuisine raffinée et très bien présentée. 


A partir de 14 h 15, démarre donc le spectacle proprement dit. Nous allons assister à un enchaînement de tableaux hauts en couleur avec strass et paillettes avec comme fil conducteur une romance à la Roméo et Juliette. Entre certaines scènes, des artistes viennent effectuer des numéros de cirque avec un clown sur trampoline, des duos de gymnastes sur barre ou porteur. C'est un spectacle de qualité. Un entracte de 10 minutes permet une courte pause et le spectacle se poursuit. Il va durer 1 h 30 en tout.

Le temps passe très vite et nous avons bien apprécié ce moment féérique que nous recommandons sans hésitation. Merci aux enfants pour cette très belle idée de cadeau. 


mercredi 8 mars 2023

Portes bonheur, le chemin des carrières entre Rosheim et Saint Nabor !

Sur le retour de la randonnée des châteaux du Mont Sainte Odile, nous nous sommes arrêtés devant une drôle de structure métallique édifiée juste à l'entrée des anciennes carrières de porphyre. Au niveau du parking nous apercevons également des traces de voies ferrées et un panneau d'information nous invite à découvrir le lieu.

Historiquement, une voie ferrée a été construite par les allemands dans les années 1900 et la ligne de 12 km qui relie alors Rosheim aux carrières de Saint Nabor est inaugurée en 1902. Elle est d'abord destinée à l'évacuation des roches et ensuite sera assuré un service voyageurs.

Il faut attendre le retour de l'Alsace-Lorraine à la France en 1918 pour voir les carrières et la ligne gérées par le département du Bas-Rhin. Le transport des voyageurs durera jusqu'en 1954 puis un train touristique, le S'Bimel-Bähnel, circulera de 1969 à 1987. 1988 verra l'arrêt définitif de la ligne car la société qui la finance est aussi celle qui détient les carrières et les difficultés financières s'amoncelant le site est fermé définitivement en 2002.  


Mais revenons à notre structure métallique. La communauté des communes se mobilise et souhaite mettre en valeur ce patrimoine, une voie verte est alors créée. Nous sommes aujourd'hui à l'extrémité du projet, côté carrières, et nous reviendrons pour faire l'intégralité de ce parcours arboré qui nous permettra de profiter des œuvres architecturales disséminées ça et là entre Saint Nabor et Rosheim en passant par l'ancienne gare d'Ottrott, le tunnel végétal à Léonardsau et les abris de Boersch. Tout un programme !


Cette voie verte entre Rosheim et Saint-Nabor fait la part belle à l’art contemporain et les œuvres spectaculaires ont été imaginées par l’architecte norvégien Reiulf Ramstad. Ici il s'agit d'un promontoire en acier Corten dont la forme s'inspire d'un trèfle à quatre feuilles, un porte-bonheur !


Vue sur le vallon de Rosheim et la plaine d'Alsace (dans la brume) !