Comme prévu précédemment nous poursuivons cet après-midi la visite de Cochem en nous rendant dans l'un de ses lieux emblématiques, son château haut perché. Toutes les informations à venir sont issues de la notice en français donnée aux visiteurs qui ne comprennent pas la langue de Goethe.
Suivez le guide !
Pour être haut perché, il l'est ! Tout commence donc par l'ascension des petites ruelles du centre ville avec les membres du petit groupe qui s'est formé pour faire la visite.
Première porte d'entrée !
Passé la porte nous comprenons tout de suite l'intérêt stratégique de cette position. Pour rappel Cochem était le siège des comtes palatins, puis la demeure impériale de la dynastie des Stauffer et enfin la propriété des Princes Electeurs et Archevêques de Trèves.
Malgré son système de défense, le château fort fut détruit en 1689, comme presque tous les châteaux des vallées du Rhin et de la Moselle, par les troupes du "Roi Soleil", Louis XIV. Heureusement un riche industriel d'ascendance huguenot, Louis Ravené de Berlin entreprit sa reconstruction à partir de 1868 et son fils poursuivra son oeuvre jusqu'à la magnifique finition que nous connaissons aujourd'hui.
Commençons la visite proprement dite des pièces intérieures. Et voilà cette superbe salle à manger de style Renaissance. Un énorme buffet fait face à l'imposante cheminée et toute la vaisselle est en faïence de Delft.
Vitraux aux fenêtres !
Plafond richement décoré avec notamment l'aigle impérial à 2 têtes !
Tous les meubles et portes sont sculptés avec des scènes bibliques et de la mythologie grecque et aux murs on peut apercevoir des tableaux italiens du 18ème siècle.
Entrons maintenant dans la pièce des dames avec son remarquable secrétaire hollandais en racine de noyer et sa cheminée recouverte de faïence de Delft.
La pièce suivante se caractérise par ses voûtes et arches romanes. Des figures symbolisant les quatre vertus cardinales (sagesse, tempérance, force et justice) sont peintes au plafond. 2 portes secrètes permettent d'accéder, l'une à une chambre à coucher, l'autre à une bibliothèque.
La Force !
Le petit passage que nous empruntons maintenant relie les différents bâtiments du château, entre donjon et falaises. Il présente aussi un lustre remarquable en forme de femme tenant une bougie qui était au Moyen-Age un porte-bonheur servant de défense contre les démons. Caressons lui le ventre en passant !
Nous arrivons dans une salle d'armes avec une armoire Renaissance riche en marqueterie. A sa droite une armure du 16ème siècle et attachée au mur une hallebarde qui appartenait aux valets accompagnants à pied les chevaliers.
Comme tout château qui se respecte il y a la salle de chasse avec ses trophées provenant pour la plupart des régions voisines de l'Eifel et du Hunsrück.
Sur la table on peut apercevoir des "Zunftkrüge", anciens pichets qui peuvent contenir entre 3 et 5 litres de vin ou de bière. Autre particularité, les fenêtres dites en "cul-de-bouteille", premier procédé utilisé pour le vitrage au Moyen-Age. Elles sont par ailleurs ornementées des armoiries de certains chatelains.
Une douce musique, la "Watermusic" de Händel, se fait entendre en pénétrant dans la pièce suivante, la plus grande du château. De nombreux meubles l'occupent visant à montrer l'art de vivre des notables allemands du 19ème siècle.
Une des versions de "Danaé", un tableau de l'école de Titien !
Prenons un peu l'air en rejoignant ce balcon qui nous permet d'apprécier le point de vue. Le château domine le fleuve qui était la route de commerce principal entre la France et l'Allemagne. Cochem était à ce moment-là une citadelle douanière. On pouvait empêcher toute navigation sur la Moselle à l'aide d'une chaîne qui se trouvait au fond du fleuve et que l'on pouvait maintenir au niveau de la surface grâce à un treuil.
Nous sommes à 100 m au-dessus de la Moselle !
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Passons par la cour intérieure pour un dernier coup d'œil sur l'ensemble du château. Nous apercevons toutes les salles visitées mais il en reste encore plus de 50 en majorité non meublées. L'ancienne chapelle castrale occupe un angle et même les décorations murales extérieures sont magnifiques.
Le puit à droite ci-dessous assurait l'approvisionnement en eau grâce à une nappe souterraine venant du massif de l'Eifel. Mais pourquoi a-t-il un toit ? On pourrait récupérer aussi l'eau de pluie. En fait cette protection était mise en place pour éviter que les assaillants ne l'atteignent avec leurs catapultes pour y faire tomber dedans poisons et autres objets visant à souiller l'eau.
Encore une porte secrète pour nous !
La visite va prendre fin et la guide nous stationne une dernière fois devant cette façade avec sa tour ronde dite "tour des sorcières". Elle fut la seule partie à résister à l'assaut des soldats français en 1689 comme si elle fut protégée par un quelconque esprit. Il n'en faut pas plus pour créer la légende et lui trouver son nom.
Nous quittons le château sans un dernier regard vers cette immense mosaïque de 4 m sur 8 m dessinée sur une façade du donjon qui représente Saint Christophe, le patron des randonneurs et des voyageurs.
Nous changeons notre itinéraire de descente en passant sur l'arrière du château à travers les vignes puis une courte zone forestière. Nous apercevons rapidement le cours de la Moselle puis les premières maisons.
Ce changement de chemin fut une bonne idée car nous découvrons sur le retour cette charmante petite chapelle dédiée à Saint Roch surnommée "Pestkapelle", la chapelle de la peste pour rappeler les années sombres de 1423 et 1425. Encore 5 min et nous retrouvons la ville et notre hôtel pour un repos bien mérité avant de repartir ce soir pour une visite guidée de nuit. Cette escapade au château fut une belle réussite.
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