Jeudi 5 octobre : de Saint-Alban sur Limagnole à Chazeau.
Poursuivons notre traversée du Gévaudan et peut-être verrons nous la Bête. Aujourd'hui on augmente encore un peu la distance et 18 km sont programmés avec un dénivelé légèrement positif, on monte en régime ! Et cerise sur le gâteau, on change de département et de région à mi-chemin.
Réveil tranquille et petit déjeuner avec nos compagnons de soirée. Le Lillois partira un peu avant nous car il a une longue journée avec ses 17 kg sur le dos. Il y a de la brume sur Saint-Alban mais pas d'inquiétude, elle sera levée au moment de notre départ.
Il est 9 h lorsque nous prenons le chemin et la température est annoncée à 1°. Heureusement, comme depuis le début de ce périple, il y a très peu de vent et il ne faut pas longtemps pour se réchauffer.
A peine sortis de la ville que le soleil brille !
Pâturage !
On est sur le bon chemin !
Encore une belle journée passée en altitude qui va nous offrir de vastes paysages et nous faire passer par des petits hameaux aux fermes imposantes.
Alternance de prés et de zones boisées !
Cette pérégrination à rebours nous permet de faire de multiples rencontres et c'est la deuxième fois que nous croisons un pèlerin à quatre pattes avec son propre sac à dos pour qu'il soit autonome en croquettes.
Passage caillouteux !
Grande respiration !
La coquille omniprésente !
Nous redescendons légèrement et traversons bientôt un petit pont de pierre sur la rivière Limagnole qui serpente au milieu des tourbières.
Discrète Limagnole !
Reprise de l'ascension !
Comment se tromper ?
Laisser son empreinte quoiqu'il en coûte !
Toujours ces blocs granitiques qui agrémentent l'environnement !
C'est maintenant une habitude, au bout de 2 heures de marche un arrêt pour se soulager les épaules et prendre un café est systématiquement de mise. Il faut en profiter car nous avons une météo exceptionnelle et surtout aucune pression liée à un temps à faire comme lors d'une compétition, que du bonheur. Zen !
Pas de doute on change de région. Au revoir l'Occitanie et le département de la Lozère !
Pénétrons en Auvergne Rhône Alpes et en Haute-Loire !
Point zéro !
Ce qui caractérise cette "frontière" c'est la présence de la magnifique église Saint Roch au niveau du col de l'Homme mort. Selon la légende, un pèlerin revenant de Saint-Jacques aurait été attaqué par une bande de brigands aussi les villageois demandèrent alors la construction d'un hôpital confié aux Templiers puis à l'Hôtel Dieu du Puy en Velay jusqu'en 1714. Saint Roch ayant également emprunté ce chemin, il devint peu à peu plus célèbre et une chapelle qui lui est désormais dédiée y fut construite. C'est encore aujourd'hui un lieu de pèlerinage le dimanche après le 15 août.

Mais qui est Saint Roch ? Quelques centaines de mètres après le col nous apercevons cette belle fontaine qui lui est aussi dédiée. Il est né à Montpellier vers 1350 et c'est le patron, entre autres, des pèlerins. Il est aussi connu pour ses talents de guérisseur car il échappa à la peste et permis de nombreux rétablissements de malades. Il est souvent représenté avec un chien à son côté car cet animal lui apporta quotidiennement un morceau de pain pendant sa période de pestiféré lorsqu'il vivait reclus en attendant une mort qu'il pensait certaine. On peut aussi le voir, comme ici, relevant un pan de sa toge pour montrer sa plaie guérie à la cuisse gauche. Profitons en pour remplir nos gourdes !
Bienvenue en Haute-Loire !
Aventurons nous maintenant dans le domaine du Sauvage qui mérite bien son nom !
Nous atteindrons bientôt notre but car nous dormirons dans un gîte situé avant le village de Chanaleilles, toujours en terre gévaudane !
Reprise de la progression en zone forestière !
Point haut du jour !
Nous commençons à apercevoir les terres sèches d'un gîte remarquable sur le chemin !
Toujours des grands espaces !
Le site du Sauvage !
1292 m !
Nous avons notre pique-nique mais en arrivant sur le site du Sauvage nous découvrons un gîte exceptionnel et comme il propose un repas du marcheur nous y faisons notre halte déjeuner. Le fromage et le saucisson seront pour une autre fois. Ce gîte est ouvert toute l'année pour l'abri (41 places) par contre il ferme sa restauration à la mi-octobre. Il est vraiment au milieu de nulle part et il est réconfortant de le savoir à disposition en cas de problème, surtout lors de conditions difficiles.
Après ce bon repas il faut remettre les jambes en route !
Le Sauvage au loin !
En arrière-plan un buron, ferme typique de la Margeride et des alpages d'altitude en général !
Dolmens ? Non, une table de pique-nique indestructible !
Où est Béa !
N'oublions pas de refermer les barrières car nous sommes sur les chemins des transhumances !
Chazeau, notre hameau pour la nuit en vue !
Entrée du hameau !
Magnifique ferme !
Le gîte, côté pile !
Et côté face !
En attendant l'ouverture de l'accueil de notre hébergement, nous profitons de la source locale !
Et nous reposons sur la petite place centrale !
En flânant dans les environs je tombe sur ce drôle d'attirail composé de 4 piliers en granit et de ferraille. Voyant mon intérêt pour la "chose", une "mamie" s'approche et vient gentiment éclairer ma lanterne. Il s'agit d'un travail, nom donné localement à cet aménagement. En pratique il s'agit d'une petite structure qui permet de coincer une vache tout en douceur pour pouvoir ensuite lui ferrer les pattes une à une.
L'animal est positionné entre les piliers et une sangle, dont on voit un reste, est passée sous son ventre. Le système permet aussi de lever l'animal pour pouvoir travailler sereinement. Comme me le dit l'hôte de ce hameau, cette pratique n'existe plus car les troupeaux ne sont plus soumis à de nombreux déplacements (il monte et descende une fois) alors qu'auparavant ils étaient rentrés plus souvent et les chemins, on a pu le constater, sont très empierrés, sol granitique oblige .
Ce fut une belle rencontre et maintenant allons prendre possession de notre chambre que nous partagerons cette fois avec un inconnu qui ne ronfle pas contrairement à ce qu'avait dit son compagnon de route. Nous sommes une douzaine ce soir et nous allons encore passer un très bon moment et surtout manger un bon rougail saucisses improbable sous ces latitudes. On se couchera de bonne heure car demain c'est notre plus grosse journée et nous prévoyons de partir dès 8 h si c'est possible. Alors à demain.
Bilan : 18,5 km - 4 h 47 - 510 D+ - 335 D-
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